Dans un précédent article consacré au lancer linéaire et angulaire, de base, "à la française", pour bien débuter à pêcher à la mouche en sèche, je vous ai présenté le lancer qui est généralement enseigné par les moniteurs de pêche à la mouche agréés Fédération Française de Pêche à la Mouche et au Lancer (aujourd'hui FFPS - Mouche), ayant reçu une formation de Jan Astier (ancien professeur d'éducation physique et ancien membre de l'équipe de France de pêche à la mouche de 1986 à 1998) qui a précisément codifié avec Roger Gentelet (ancien membre, capitaine et sélectionneur de l'équipe de France de pêche à la mouche de 1983 à 1990) l'enseignement de ce lancer pour la formation des moniteurs FFPML (aujourd'hui FFPS - Mouche).
Maintenant, je vous présente un autre lancer qui est radicalement différent dans son principe et qui est parfaitement complémentaire du premier, dans la mesure où il est plus adapté pour apprendre à pêcher en nymphe et plus particulièrement en tandem sèche-nymphe. Il s'agit du lancer courbe "Ovale" complet, "à la française", austro-belge de part ses origines, revu et remanié "à la française" par mes soins. Avant de présenter le matériel utilisé (B), l'environnement de l'utilisation de ce lancer (C), la description de ses aspects techniques (D) et surtout son utilité (E), je vous ai fais un rappel historique (A) de son apparition en Europe au siècle dernier et de sa diffusion actuelle dans le monde. Et curieusement, en France, si certains spécialistes de la nymphe l'utilisent, ils en occultent sa dénomination de lancer courbe Ovale ou de forme Elliptique.
A - Histoire du lancer courbe "Ovale" ou de forme elliptique : En Europe, à partir des années 1930, l'autrichien Hans Gebetsroither (1903-1986), qui était guide de pêche et gestionnaire piscicole en Autriche, plus particulièrement au Gmundner Traun, a développé un style de lancer de la mouche autrichien légendaire qui se caractérise par un mouvement elliptique de la main qui tient la canne, par le trajet de la soie sous la tête du lanceur lors du lancer arrière, et cela dans un mouvement continu et fluide, c'est-à-dire sans blocage arrière vraiment marqué, avant de réaliser le lancer vers l'avant, d'une manière conventionnelle par dessus la tête. En fait, Hans Gebetsroither exécutait un lancer courbe deml-ovale sur l'arraché et un lancer proche d'un lancer linéaire et angulaire sur le lancer vers l'avant (voir les références citées plus bas en bibliographie). Il en était presque de même pour le belge Albert Godart, champion du monde de lancer de distance en 1938, qui utilisait un lancer courbe avec un mouvement quasi ovale réalisé avec la pointe de sa canne. Là aussi, la trajectoire de la soie opérait une courbe du haut de la pointe à gauche de la figure ovale (figurant sur le schéma ci-dessous) vers le bas de la courbe concave pour remonter vers le haut de la pointe à droite de la figure ovale (figurant sur le schéma ci-dessous). Puis le lanceur réalisait le retournement de la soie en remontant sa main au dessus et au delà de la pointe à droite de la figure ovale. Il déclenchait ensuite le lancer vers l'avant en poussant avec sa main à partir du sommet de la courbe (avant la flèche rouge figurant sur le schéma ci-dessous), pour finalement bloquer sa canne à l'horizontale au bout de la pointe à gauche de la figure ovale (figurant sur le schéma ci-dessous). C'est ce qui résulte de la description de Charles Ritz dans son ouvrage, Pris sur le Vif (cité en bibliographie, p. 230), sans que les termes de mouvement "ovale" ou "elliptique" soient utilisés par l'auteur. Sur le continent nord américain, l'américain Lee Wullf fut un grand utilisateur du lancer en "ovale" qui "comporte un coup de fouet par dessous la main vers l'arrière et un coup de fouet droit vers l'avant". Là aussi, il s'agissait plus d'un lancer courbe demi-ovale sur l'arraché et un lancer quasi rectiligne pour le lancer avant. Son épouse, Joan Wulff, dans son ouvrage consacré au "Lancer de la mouche" (cité en bibliographie, p. 124) insiste sur le fait que le "lancer ovale" est une excellente technique pour les mouches plus lourdes. Les québécois sont aussi de fervents adeptes du lancer "semi-ovale" lors du lancer arrière, tant pour l'utilisation des cannes à une mains que pour les cannes à deux mains et également pour la pêche du musky (brochet) avec des gros steamers (voir l'article de Jean-Pierre Martin cité en bibliographie pour la pêche du saumon). Qu'en est-il en France ? Philippe Boisson, auteur d'un ouvrage de référence consacré à la "Pêche à la nymphe", La Vie du Rail, 2010, ne fait pas mention du lancer Ovale lorsqu'il aborde le chapitre des Lancers, utiles pour pêcher en nymphe. Cependant, dans le DVD de Pêches Sportives n° 47 accompagnant le n° 112 de la revue Pêche Sportives (2017), il présente comme technique de lancer de la mouche, un lancer qui n'est rien d'autre qu'un lancer semi-Ovale sur l'arraché, mais sans le nommer comme tel. C'est ce lancer que lui a enseigné Jean-Pierre Guillemaud, dit Piam, ancien membre (6 ans de 1983 à 1989), capitaine et sélectionneur (4 ans de 1991 à 1994) de l'équipe de France de pêche à la mouche et inventeur du bas de ligne progressif, lent et long, "à la française", dont les anglais font le panégyrique. La "chose" du lancer dit Ovale ou demi-ovale existe donc bien en France, et est dignement représentée par d'illustres pêcheurs en nymphe !
B - Matériel utilisé pour le lancer courbe Ovale complet, "à la française", afin de pêcher en tandem sèche-nymphe : Lorsqu'on lance des petites nymphes légères comme une Phaisant Tail sur hameçon de 16 pesant 0,07 g ou un Killer Bug sur hameçon de 12 pesant 0,09 g, on peut, d'une part, utiliser une canne standard de 9' # 5 ; et, d'autre part, pêcher avec un lancer linéaire et angulaire, de base, par dessus la tête. Mais lorsqu'il s'agit d'expédier un tandem sèche-nymphe composé d'une Klink Duo Indicator sur hameçon de 12 pesant 0,12 g + une nymphe sur hameçon de 14 pesant 0,38 g ou sur hameçon de 12 pesant 0,58 g, on a dans le premier cas 0,5 g et dans le second cas 0,7 g à propulser. Dans ces deux cas, une canne de 9' ou 9'6 # 6 ou # 6/7 est préférable pour pêcher en lancer courbe Ovale complet, d'abord par dessous la tête pour l'arraché et ensuite par dessus la tête pour le lancer avant. S'agissant du bas de ligne, on a recours à la partie constante du bas de ligne "évolutif" pour "eaux rapides" de Jan Astier de 2,10 mètres, à laquelle on ajoute une pré-pointe pour attacher la mouche indicatrice, puis une pointe variable en fonction de la profondeur de la couche d'eau et de la vitesse du courant. Le bas de ligne est assez court puisqu'il s'agit de pêcher quasiment sous la canne, au moins pour débuter.
C - Environnement pour l'utilisation du lancer courbe Ovale complet, "à la française", pour débuter en tandem sèche nymphe à courte distance : Alors que je conseille d'être sur des petites rivières pas trop larges, ni trop profondes, pour apprendre à pêcher en sèche à courte distance avec un lancer linéaire et angulaire, de base, "à la française", je préconise plutôt d'être sur des rivières moyennes, un peu plus larges et plus profondes, pour apprendre à pêcher en tandem sèche-nymphe à courte distance avec un lancer courbe ovale, complet, "à la française". Ainsi, on dérange moins le poisson qui se sent protéger par une couche d'eau plus importante et il est plus facile pour l'apprenant de contrôler sa dérive en pêchant presque devant lui sous la canne, à l'instar de la méthode Tchèque.
D - Description technique et chronologie des mouvements dans le lancer courbe Ovale complet, "à la française" : On arrive ici au nœud gordien de la compréhension des aspects techniques du lancer ovale complet pour un bon apprentissage. Concrètement, 1°) l'apprenant tient sa canne avec une prise en V, c'est-à-dire avec l'index et le pouce allongés de chaque côté de la poignée. Historiquement, c'est anglais George Selwyn Marryat qui tenait toujours sa canne ainsi (Voir l'ouvrage de Frédéric Michael Halford : Précis de la pêche à la mouche, traduction G.L. Wauthier, 1913, p. 58 où Marryat expliquait que cette prise en V lui donnait une grande puissance pour diriger avec précision sa ligne et sa mouche. Le danois Henrik Mortensen partage ce point de vue, comme le montre la première photo ci-dessous, figurant dans son ouvrage sur "La peche à la mouche", p. 49, référence citée ci-dessous dans la bibliographie, en fin d'article), de même que Jan Astier et moi-même. 2°) Il écarte sa main droite directrice de son corps d'environ 17 cm (une longueur de main) vers la droite. Cela permet au lanceur de faire l'arraché arrière et lancer vers l'avant verticalement sur un même axe de 180° en direction de la cible à atteindre, sans qu'il y ait de changement de plan entre le lancer arrière et le lancer avant. 3°) Puis le lanceur, qui tient sa canne dans sa main droite directrice, lève sa main droite à la même hauteur que celle de son épaule droite et prend soin d'avoir le bras et l'avant-bras fléchis. Ce faisant, la canne se trouve alors à 11h00 et l'ensemble du bras — du poignet à l'épaule — a la forme d'une courbe concave. Pour schématiser, s'il on posait un gros ballon ovale de rugby de 60 cm de long sur l'ensemble du bras, la courbe concave de ce ballon ovale épouserait presque la courbe incurvée de l'ensemble du bras. 4°) Ensuite, pour faire l'arraché vers arrière, le lanceur tire en accélérant progressivement sa main directrice légèrement vers le bas (jusqu'au milieu de la courbe du ballon de rugby) pour la remonter après jusqu'à son épaule en suivant la courbe concave fictive du ballon ovale de rugby. 5°) Arrivée vers son épaule, sa main ainsi que la canne sont orientées vers 14h00 ou avec un angle de 45°, son avant-bras est à la verticale et son coude plié est en dessous de son épaule (On est presque dans la Key Position des anglo-saxons). 6°) Dans la foulée, la main et la canne pivote en remontant autour de la pointe droite du ballon de rugby (c'est le Circle up des anglo-saxons), en direction de l'avant et de la verticale (12h00 ou 90°) afin d'opérer le retournement du bas de ligne qui est toujours en dessous de la soie. 7°) Puis l'ensemble du bras pousse maintenant vers l'avant en épousant la courbe convexe du ballon ovale de rugby pour pré-surcharger la canne, jusqu'au milieu de cette courbe située à la verticale ou 12h00 (Là, on est dans la Key Position des anglo-saxons, avec l'avant-bras orienté à 45° vers l'avant). 8°) Enfin, la main et l'avant-bras continue de pousser vers l'avant, pour surcharger au maximum la canne, jusqu'au milieu de la pointe gauche du ballon de rugby et s'arrêtent avec un blocage avant de la canne à l'horizontale ou à 9h00.
Pour finir, je dirai, d'une part, que ce lancer elliptique possède quatre ovalisations : celle formée par la pointe de la canne avec une longueur d'environ 2 mètres ou un peu plus (voir le schéma ci-dessus) ; celle formée par la main qu'il convient de toujours bien regarder pour assimiler le geste et qui correspond à un gros ballon de rugby ovale d'environ 60 cm de longueur ; celle formée par le coude qui fait environ 30 cm d'amplitude et enfin celle formée par l'épaule qui a environ 10 cm d'amplitude. D'autre part, il est de l'essence d'un lancer courbe Ovale complet ou totalement elliptique de comporter 1° une trajectoire courbe de la main en forme d'ellipse, c'est-à-dire sur une courbe fermée et allongée comme un œuf et 2° un retournement du bas de ligne qui s'opère en dessous de la soie à l'issue du lancer arrière. Ainsi, il se distingue très nettement d'un lancer linéaire et angulaire, de base, qui a pour essence de comporter 1° une trajectoire rectiligne de la main sur une ligne droite et 2° un retournement du bas de ligne qui s'opère au dessus la soie à l'issue du lancer arrière. Ces deux éléments essentiels sont cumulatifs.
E - Utilité du lancer courbe Ovale complet, "à la française", en tant que lancer sécurisé : L'utilité et la sécurité procurée par le lancer courbe Ovale complet, "à la François Deline", est flagrante pour pêcher en nymphe en tandem sèche-nymphe en raison de la masse à lancer. Dès lors qu'une mouche commence à être lourde (c'est-à-dire supérieure ou égale à 0,24 g [masse d'une nymphe avec H n° 16 avec bille tungstène de 2,8 mm + la masse de la mouche indicatrice], c'est le lancer idoine à utiliser comme le souligne à juste titre Joan Wulff. En effet, comme les mouches sont tractées avec un mouvement ample, continu et relativement lent ; et, que la boucle du retournement du bas de ligne est large comme la partie la plus grosse d'un œuf — dans le lancer linéaire et angulaire, la bouche est serrée — les mouches sont éloignées — dans le lancer linéaire et angulaire, la bouche est serrée — les mouches sont éloignées du lanceur et elles ne peuvent pas percuter son corps, ni sa canne ! Et cela, même quand il y a du vent ! En outre, s'agissant maintenant de son utilité en situation de pêche, à l'issue du blocage avant dans ce lancer courbe Ovale complet, avec une boucle entièrement fermée comme vers la pointe d’un œuf, et réalisé en coup droit, la nymphe a une trajectoire presque à la verticale lorsqu'elle touche l'eau, ce qui lui permet de s'immerger rapidement en premier, la mouche indicatrice se posant ensuite plus doucement. La tenue haute de la canne avec une bannière à la verticale assure également un bon contrôle de la dérive. Et à la fin de celle-ci, le lanceur qui a fait passer sa main droite directrice devant son épaule gauche peut réaliser, s'il le souhaite, un second lancer courbe Ovale complet en revers, dans la foulée.
F - Perspectives d'évolution avec une canne Switch à deux mains de 11'4 # 8/9 "Bourgognepeche" : Une fois que les bases du lancer courbe Ovale complet, "à la française", sont bien ancrées en pêchant sur une rivière moyenne quasiment devant lui, avec un seul lancer courbe ovale complet par dérive pour un poste donné, le lanceur pourra ensuite pêcher des rivières plus petites avec des nymphes un peu plus légères et augmenter la distance de son lancer courbe demi-ovale sur l'arraché et de son lancer linéaire et angulaire pour le lancer avant avec un ou deux faux lancers supplémentaires. Paradoxalement, pêcher en tandem sèche-nymphe sur des rivières plus petites requiert plus d'expérience pour être discret. Mais le lancer courbe complet ou demi Ovale ne se limite pas qu'à la pêche en nymphe, car il constitue une des bases fondamentales pour l'apprentissage des différents lancers Spey avec une canne à une main ou à deux mains, qui sont eux aussi des lancers sécurisés. Au reste, couplé avec l'utilisation d'une canne à deux mains Switch Pike de 11'4 # 8/9 "bourgognepeche" et d'une soie Skagit, le lancer courbe demi-Ovale sur l'arraché, réalisé avec un panier de lancer, permet d'atteindre 24 mètres avec un seul lancer sécurisé pour propulser des grosses mouche à brochet ! Les canadiens l'ont bien compris déjà depuis un certain temps, puisqu'ils utilisent précisément le lancer demi-ovale dans cette occurrence, alors qu'en France nous n'en sommes qu'aux balbutiements dans ce domaine !!!
G - Avertissement et biomécanique : Je précise que je préconise pour le lancer courbe complet ou demi Ovale la prise en V avec le pouce et l'index allongés sur la poignée pour la tenue de la canne, car c'est la prise qui permet d'avoir la plus grande amplitude de geste, du fait qu'elle permet de dépasser l'épaule, alors que la prise avec le pouce ou l'index au dessus de la poignée ne le permet pas d'un point de vue biomécanique. J'en veux pour preuve que vous ne verrez jamais un lanceur avec une canne à deux mains mettre son index allongé sur le dessus de la poignée pour tenir sa canne ! C'est impossible à supporter !!! En outre, je précise également que le lancer dit courbe Ovale complet ou demi "Ovale" ne comporte pas une rotation de l'épaule comme élément principal du geste (dans ce sens Erich Tölderer au sujet du lancer autrichien) ou comme élément technique de ce lancer (dans ce sens Philippe Boisson au sujet de son lancer de la mouche innommé analogue au lancer autrichien). En effet, selon la définition du dictionnaire Robert, millésime 2018, au mot "Rotation", on lit : "Mouvement d'un corps qui se déplace autour d'un axe (matériel ou non), au cours duquel chaque point se meut avec la même vitesse angulaire." Par exemple, il y a une rotation de la main lorsque celle-ci monte puis descend pour réaliser le battement de la canne et que le pouce décrit un petit arc de cercle ayant pour axe "fixe" le poignet. De même, il y a une rotation de la main et l'avant bras tendus décrivant un arc de cercle moyen ayant pour axe "fixe" le coude. Enfin, il y a rotation du bras, de l'avant-bras et de la main lorsqu'ils sont entièrement tendus et qu'ils décrivent un grand arc de cercle ayant pour axe "fixe" l'épaule. Or, d'une manière générale, lorsqu'un lancer est basé uniquement sur une rotation, peu importe l'axe, il est naturellement défectueux dans son efficacité. Par contre, s'il y a une flexion dosée avec une rotation de la main sur l'axe du poignet consécutive à une translation linéaire de ma main sur le lancer vers l'avant, cela ne pose pas de problème, car elle a seulement l'effet bienfaiteur de surcharger la canne et d'opérer un bon retournement du bas de ligne. Pour revenir au lancer courbe complet ou demi Ovale, dans ces derniers, c'est la main directrice qui donne l'impulsion du mouvement en reculant vers le bas, et conséquemment, c'est l'ensemble du poignet, du coude et de l'épaule qui forme l'ellipse qui se meut d'avant en arrière, puis à nouveau vers avant sans que cet ensemble pivote en arc de cercle autour d'un axe fixe constitué par l'épaule. Il n'y a donc pas une prétendue rotation sur l'axe de l'épaule au sens de la définition donnée par le Robert. Au surplus, les lanceurs en Spey cast ne disent pas qu'ils réalisent une rotation de l'ensemble du bras sur l'axe fixe de leur épaule au cours de leur lancer, qui a pourtant le même fondement qu'un lancer courbe complet ou demi Ovale sans ancrage sur l'eau, même si le Spey cast nécessite un ancrage sur l'eau pour sa réalisation ! Il semble que cette erreur de biomécanique vienne d'une remarque faite par le Dr irlandais Briscoe à Hans Gebetsroither, juste après la seconde guerre mondiale : "Chez toi la canne s'arrête au coude […]. Tu lances à partir de ton épaule". De là, on en a déduit que dans le style autrichien, "l'avant-bras, le poignet, l'index et la canne forment une ligne droite et l'épaule sert de point de rotation". (voir l'article de Charles Richter cité en bibliographie, à la page 73. On notera au passage que le bras a été oublié dans cette description !). Aujourd'hui, avec les études récentes menées en biomécanique (déjà étudiée par Aristote, Léonard de Vinci, etc…), en kinesthésique et en kinétique, on constate que l'affirmation de la seule rotation sur l'axe de l'épaule ne tient pas la route. Dans l'intégralité du mouvement de ce lancer spécifique, c'est sur l'ensemble de chaque articulation que s'opère une succession de légères flexions rotatives procurant une sensation de souplesse tant recherchée et appréciée par Lee Wulff !!! Son épouse Joan décrit le lancer en ovale de son mari comme un lancer paresseux, sans aucun effort, donnant une impression de plénitude !!! (voir son ouvrage précité pp. 123 et 124).
Prochainement, dans un autre article, je vous parlerai d'un lancer linéaire et angulaire spécifique, à l'italienne, de Roberto Pragliola, ce qui me permettra ensuite de préparer une synthèse au sujet de ces deux lancers fondamentaux que sont le lancer linéaire et angulaire et le lancer courbe Ovale complet ou demi ovale, pour pêcher avec une canne à une main. Les maîtriser, c'est se donner les moyens de bien apprendre facilement les différents lancers Spey avec une canne à une main ou à deux mains !
Bibliographie : Pêche Mouche, Hors série n° 4, trimestriel novembre 1997, relié dans l'album n° 2 de Media Nature Passion (Pêche Mouche), p. 72 à 75, Un pêcheur, un style, une légende : Hans Gebetsroither, par Charles Richter ; Erich Stoll - Hans Gebetsroither (Allemand - Autrichien) : Hohe Schule auf Äschen und Forellen (Haute école [de la pêche] de l'ombre et de la truite), Müller Rüschlikon, 1999 [en allemand], préface de Frank Weissert p. 5, préface de Hans Gebetsroither p. 7, préface de Erich Stoll p. 11 (pour le premier livre de 1972 pour l'ombre) et avant propos de Charles C. Ritz p. 138 et préface de Erich Stoll et de Hans Gebetsroither p. 141 (pour le second livre de 1973 pour la truite) ; Heinz Lorenz (Allemand), Fliegenwerfen : Der Weg zum [Hans] Gebetsroither-Stil (Le lancer de la mouche : le chemin vers le style de [Hans] Gebetsroither), Müller Rüschlikon, 2009 [en allemand] ; Charles C. Ritz (Français) : Pris sur le vif, Bibliothèque des Introuvables, 2002, p. 229 au sujet de trois jours en 1947 sur l'Andelle passés avec le belge Albert Godart et de son lancer ; Joan Wulff (Américaine), "Joan Wullf's Fly Casting Techniques, Lyons & Burford, New York, 1987, pp. 132 à 136 au sujet du lancer Ovale ; Le lancer de la mouche. Ses différentes techniques, Gerfaut, Paris, 1997 [en français] (C'est le seul ouvrage américain complet en langue française qui existe actuellement en France au sujet du lancer de la mouche avec une canne à une main et qui fait autorité en la matière), pp. 123 à 126 pour le lancer en "ovale" ; Joan Wulff’s New Fly-casting Techniques, Illustraded by David Shepherd, 2e édition, Lyons Press, 2016, pp. 89 à 91 où Joan présente le lancer Ovale de l'américain Mel Krieger qui était différent de celui de son mari Lee ; John Symonds & Philip Maher (Gallois et Irlandais) : Flycasting Skills (for beginner and expert), 2013 [en anglais] p. 56 au sujet du lancer belge elliptique ou ovale ; Jean-Pierre Martin (Québécois) : "Lancer Ovale & ses variantes", 2014, article écrit sur internet ; Philippe Boisson (Français) : Technique du lancer de la mouche, Pêches Sportives Vidéo DVD n° 47 inclus avec le n° 112 de Pêches Sportives magazine de juillet à septembre 2017 ; Henrik Mortensen (Danois) : Pêche à la mouche, le style scandinave, La Cheminante, 2009, ouvrage également fondamental, p. 49 au sujet de la prise en V pour tenir la poignée de la canne.
https://www.bourgognepeche.fr/stage-peche-mouche.html
Je vous ai fait la traduction de la quatrième ou dernière page de couverture du livre d'Erich Stoll et de Hans Gabetsroither (présentée en photo ci-dessus) : "Certains ouvrages spécialisés font partie des evergreens [incontournables qui ne vieillissent jamais] en raison de leur contenu toujours actuel et irréfutable - comme la "Haute école [de la pêche] de l'ombre" et la "Haute école [de la pêche] de la truite de Hans Gebetsroither et de Erich Stoll. Bien que ces ouvrages aient été publiés pour la première fois en 1972 et 1973, ils fournissent encore aujourd'hui une foule de connaissances approfondies sur la pêche à la mouche de ces deux espèces populaires.
Après l'édition collective révisée de 1988, les deux livres sont aujourd'hui à nouveau disponibles en un seul volume avec le contenu original inchangé et fournissent au lecteur, outre des techniques pratiques immédiatement utilisables, un aperçu de la pêche à la mouche d'il y a plus de 25 ans. Ces ouvrages de référence ne doivent manquer dans aucune bibliothèque de pêche à la mouche".
Je vous ai fait la traduction de la présentation d'Heinz Lorenz, auteur du livre Fliegenwerfen… (Voir les deux dernières photos ci-dessus) : "L'auteur Heinz Lorenz, dont le modèle et maître était Hans Gebetsroither, pratique son style de lancer depuis 1961. Il a également reçu des suggestions de Charles Ritz, Josef Wagner, Jules Rindlisbacher et Fritz Schreck."
Ainsi que la traduction de la quatrième ou dernière page de couverture : "Un must pour tout pêcheur à la mouche... Ce livre est un guide et un programme d'enseignement complet qui interprète le style de lancer de Hans Gebetsroither. Ce style de lancer se caractérise non seulement par son efficacité et son élégance, mais aussi par sa polyvalence. Il permet en effet au pêcheur à la mouche de transposer sans problème la technique du lancer de base aux lancers aquatiques [avec ancrage sur l’eau], si importants aujourd'hui, tels que le roulé, le switch et le spey-cast, sans avoir à repenser son approche.
Ce sont aussi les raisons de son succès sans précédent, qui a débuté dans les années 1930 à partir de la Traun de Gmunden. De nombreux pêcheurs à la mouche du monde entier le pratiquent aujourd'hui, sans finalement se rendre compte de son origine et de son évolution. Il est souvent colporté sous des appellations erronées ou trompeuses, allant jusqu'à tenter de se parer de plumes étrangères et de réinventer la roue en quelque sorte.
Ce livre est un guide aussi bien pour l'enseignant que pour l'apprenant. Il sert d'ouvrage de référence aux débutants comme aux plus expérimentés, y compris dans la pratique au bord de l'eau. Il permet à chacun d'acquérir l'assurance nécessaire et de trouver un style de lancer de premier ordre."
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